Qualité de l’eau potable – chlorothalonil

Mise à jour : 20/03/2024

Des analyses effectuées au printemps 2023, sur les ressources en eau du département de la Vienne, ont mis en évidence leur dégradation par un métabolite de pesticide longtemps utilisé en agriculture, le chlorothalonil*. La présence de ce métabolite dans l’eau distribuée est aujourd’hui surveillée.

De quoi parle-t-on ?

Le chlorothalonil est une substance active de produits phytosanitaires ayant un effet fongicide, homologuée dans les années 1970. Son usage est observé dans les cultures de céréales, de légumes et de vignes, entre autres. L’utilisation de chlorothalonil est interdite par l’Union Européenne et la France depuis 2020, mais le chlorothalonil R471811 est toujours présent dans les sols et dans les eaux.

Il le serait dans près de 60% de l’eau distribuée en France, selon les analyses de l’Anses : l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

Quels sont les concentrations à ne pas dépasser ?

Entre 0,1 et 3 microgrammes de chlorothalonil R471811 par litre, même si la qualité de l’eau n’est pas optimale, elle peut être consommée. Au-dessus de 3 microgrammes par litre, l’eau ne peut plus être consommée, par mesure de précaution. Dans toutes les communes de la Vienne, les teneurs en chlorothalonil sont inférieures à 3 microgrammes par litre. L’eau du robinet peut donc être utilisée comme d’habitude. 

Consulter la carte des concentrations du Chlorothalonil

Les pesticides, comme le chlorothalonil, en se dégradant dans le milieu naturel, créent des métabolites de pesticides (c’est-à-dire des composants issus de cette dégradation). C’est le métabolite chlorothalonil R471811 que l’on retrouve dans les eaux.

Dans la Vienne, la teneur de ce métabolite dans l’eau du robinet est aujourd’hui surveillée, selon deux seuils, encore provisoires à ce stade et fixés par précaution à un seuil bas

  • Entre 0,1 et 3 microgrammes de chlorothalonil par litre (c’est à dire entre 0,0001 et 0,003 milligrammes par litre), même si la qualité de l’eau n’est pas optimale, vous pouvez la boire. On parle de “seuil réglementaire de qualité
  • Au-dessus de 3 microgrammes par litre, l’eau ne peut plus être bue, par mesure de précaution. On parle de “seuil sanitaire

Dans toutes les communes de la Vienne, les teneurs en chlorothalonil sont inférieures à 3 microgrammes par litre. Vous pouvez donc continuer à boire et utiliser l’eau du robinet, comme d’habitude, y compris les personnes vulnérables, les nourrissons…

Selon le Haut Conseil de Santé Publique, la consommation d’une eau contenant une concentration en métabolite chlorothalonil R471811 inférieure à 3 microgrammes par litre, n’entraîne aucun effet néfaste pour la santé (sur la base des critères toxicologiques retenus et en l’état actuel des connaissances).

Des recherches sont encore menées à ce sujet par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), dont les premiers résultats sont attendus début 2024.

En effet, le métabolite chlorothalonil R471811 est différent de sa molécule-mère, le chlorothalonil ; il n’a pas les mêmes propriétés. Le comité d’experts spécialisé (CES) réunit en 2022 par l’Anses, a considéré que le chlorothalonil R471811 n’avait pas d’effet pesticide, qu’il n’était pas mutagène, ni génotoxique. Mais des données complètes manquent encore pour savoir s’il présente des risques sanitaires à long terme et à partir de quel niveau d’exposition.

Dans certains territoires de la Vienne, la teneur en chlorothalonil R471811 est supérieure à 0,1 microgramme par litre. La qualité de l’eau n’est donc pas optimale. Des actions sont nécessaires pour passer en dessous de cette valeur :

  • Etudier techniquement et financièrement l’élargissement de solutions de filtre à charbon actif qui permettent de traiter l’eau chargée en chlorothalonil
  • Actualiser la vision stratégique de gestion de nos ressources en eau et mettre en oeuvre les actions curatives et préventives associées

Les mesures devront être prises en concertation avec l’ensemble de nos partenaires : préfecture, Agence régionale de santé (ARS), Chambre d’agriculture de la Vienne, Agences de l’eau, région, département, Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), représentants de la société civile, autres collectivités en charge de l’eau potable… Les services d’eau potable et leurs abonnés ne sauraient assumer seuls les enjeux relatifs à ce sujet.

Eaux de Vienne tiendra informé les abonnés concernés de l’évolution de la situation par courrier, mail ou sms. Pensez à mettre à jour vos coordonnées auprès de nos services. Vous pouvez aussi vous abonner à notre page Facebook pour être tenus informés.

Une exception pour les locataires de logements sociaux : les bailleurs sociaux enverraient alors directement un SMS aux habitants pour les prévenir et un affichage dans les halls d’immeuble serait mis en place.

En mai et juin 2023, la teneur de chlorothalonil R471811 sur certaines communes du département s’est rapprochée du seuil sanitaire de 3 microgrammes par litre et a pu le dépasser brièvement et ponctuellement : des actions correctives ont immédiatement été mises en place. Cela n’a entraîné aucun effet sur la santé des habitants, même pour les personnes les plus fragiles.
Les communes concernées étaient : Cernay, Doussay, Lencloître, Orches, Saint-Genest-D’Ambière, Amberre, Ayron, Boivre-la-Vallée, Chalandray, Cherves, Cuhon, Latillé, Maillé, Maisonneuve, Massognes et Vouzailles.

Le chlorothalonil est interdit depuis 2020, mais l’Etat s’est rendu compte récemment que son métabolite R471811 était toujours présent dans les sols, et dans l’eau. Une campagne exploratoire de l’Agence nationale sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), dont les résultats ont été rendus publics en mars 2023 a révélé la présence fréquente de ce métabolite du chlorothalonil dans l’eau distribuée en France.

Jusqu’à présent, le métabolite du chlorothalonil n’était pas recherché dans le cadre du contrôle sanitaire de l’eau, réalisé par l’Agence régionale de santé (ARS) ; la méthode d’analyse n’était même pas disponible dans les laboratoires. Ce n’est que depuis le printemps 2023 que le chlorothalonil est surveillé dans les eaux de la Vienne, grâce notamment au laboratoire Ianesco, l’un des premiers laboratoires français accrédités pour cette analyse, situé à Poitiers.

Trois microgrammes par litre est un seuil sanitaire fixé par mesure de précaution. La consommation d’une eau contenant une concentration en métabolite R471811 inférieure à 3 microgrammes par litre, n’entraîne donc, quelle que soit la teneur exacte, aucun effet immédiat sur la santé (pour plus de précisions, consultez la réponse à la question sur la santé, plus haut). L’eau du robinet peut donc être consommée comme d’habitude.

Retrouvez toutes les informations sur la qualité de votre eau sur le site du ministère de la Santé. Mais les données relatives au chlorothalonil R471811 n’y sont pas disponibles pour l’instant pour toutes les communes.

L’eau reste consommable car sa concentration en métabolite R471811 est inférieure à 3 microgrammes par litre.
Une baisse de son prix n’est pas prévue.
Il s’agit juste de vous informer de la dégradation de la qualité de votre eau.
Cependant, même si cette dernière n’est pas optimale, l’eau reste consommable, car la teneur en chlorothalonil R471811 est inférieure au seuil sanitaire (3 microgrammes par litre). Aucune restriction d’usage n’est nécessaire.

Retrouvez les dernières teneurs en chlorothalonil R471811 mesurées sur votre territoire sur cette carte.
Retrouvez également toutes les informations sur la qualité de votre eau sur le site du ministère de la Santé. Mais les données relatives au chlorothalonil R471811 n’y sont pas disponibles pour l’instant pour toutes les communes.

Eaux de Vienne vient de se voir accorder, par arrêté, une dérogation pour distribuer une eau à la qualité non-optimale sur son territoire, pour une durée de 3 ans. En effet, sur la majorité de notre territoire, les teneurs en chlorothalonil R471811 sont supérieures au seuil de qualité de 0,1 microgramme par litre. L’arrêté encadre réglementairement cette situation.

L’arrêté ne change rien pour les abonnés :
– L’eau reste consommable sur l’ensemble du territoire
– Mais sa qualité n’est pas optimale partout

Ce qui change pour Eaux de Vienne :
– Notre autorité de contrôle (l’ARS), nous demande de respecter des seuils intermédiaires (0,9, 1,5 et 2,5, en fonction des territoires)
– Ces seuils sont fixés au plus près des concentrations observées, afin de s’assurer de distribuer l’eau la meilleure possible